Pèlerinage en terre Sainte de jeunes ariégeois ….
Samedi 27 juillet, 4h30, nos réveils sonnent et nos taxis nous amènent à l’aéroport de Blagnac : direction Tel-Aviv. Nous sommes huit : Caroline, Catherine, Anne-Sophie, Maÿlis, Marie-Anne, Clément, Philippe et le père Cédric. Après 6h de vol, nous voici arrivé en Israël, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines car la police aux frontières locale, nous fait attendre près de 2h30 pour un contrôle approfondi d’un de nos passeports. En début de soirée, nous voici arrivé au lieu de rendez-vous : Le monastère Notre-Dame de l’alliance à Qyriat-Yarim à 12kms avant Jérusalem. C’est le lieu où résida l’arche d’alliance pendant 3 mois avant d’arriver dans la ville sainte (cf. 1Sm7)
Le dimanche, nous sommes arrivés avec un jour d’avance et tout le monde est arrivé, nous avons la joie de pouvoir participer à la messe des olivétains et olivétaines d’Abu-Gosh, le village voisin où nous faisons la rencontre de la sœur du père Jacques AUBIN qui est moniale en ce lieu. Le reste de la journée tout le monde arrive au compte goutte et , notre groupe s’étoffe peu à peu. Nous serons finalement 40 dont 5 prêtres, 3 religieuses, 1 famille avec deux enfants, 1 couple. La tranche d’âge va de 9 à 68 ans. Notre groupe est le reflet du visage de l’église : tous les âges et tous les états de vie.
Lundi 29 juillet, c’est notre premier jour, nous avons tous hâte ! 5h30 – 21h voilà notre rythme de croisière pendant 15 jours. C’est toujours un peu dur au début et puis … c’est toujours aussi dur à la fin ! Après le petit déjeuner, nous montons dans le bus et nous prenons la direction du sud. Après 45 minutes de route, nous descendons pour marcher sur l’ancienne voie romaine en Jérusalem et Gaza, nous nous arrêtons pour lire notre premier texte en Ac 8, 26 : l’initiation et le baptême de l’eunuque par Philippe. Notre BST, « Bible sur le Terrain », sera à l’image de ce passage, où, comme l’eunuque et les disciples d’Emmaüs, nous sommes invités à écouter et à découvrir le sens de l’écriture sainte. A la fin de notre marche, 30 minutes plus tard, nous nous arrêtons devant un pressoir à huile du 1er siècle. Nous nous rappelons la symbolique de l’huile dans la bible : soin et consécration. Nous relisons à cet endroit les onctions des premiers rois d’Israël Saül et David. L’onction d’huile exprime le choix de Dieu qui est irrévocable.
Nous poursuivons notre route et nous faisons halte dans un premier parc national pour y découvrir de nombreux et superbes vestiges : citernes, abside d’une ancienne église croisées, tombeau asmonéen, etc… Nous continuons à évoquer la figure du roi David.
Après le repas, nous nous enfonçons toujours plus au sud jusqu’à arriver à Ber-Shéva, qui est la limite avant d’entrer dans le désert. Ber-Shéva est aussi la ville d’Abraham et nous entamons notre lecture du livre de la genèse (Gn 12) pour contempler la figure de ce patriarche qui n’a pas hésité à tout laisser pour mettre sa confiance et sa foi en Dieu.
Le soir nous arrivons, après 1h30 de route encore au sud, dans le désert de Tsin. Après la messe, nous établissons notre campement à la belle étoile.
Notre deuxième jour, mardi 30 juillet, au lever du soleil, nous lisons le premier chapitre du livre de la genèse : Dieu crée la lumière et le monde. « Il vit que cela était bon » Après le petit déjeuner, nous commençons notre journée à pied par notre première marche dans le désert. Nous faisons très rapidement une première halte dans une citerne typique du désert où nous faisons mémoire de la figure de Joseph, fils de Jacob vendu par ses frères (Gn 37). L’histoire de Joseph se termine en Égypte, où ses frères viendront à reconnaitre leurs fautes auprès de leur petit frère. Nous reprenons notre marche en silence pendant une heure, où nous sommes invités à méditer sur notre injustice et sur la justice de Dieu qui nous sauve. Pendant la marche, le paysage vallonné du désert émerveille nos yeux, notre cœur commence à se mettre à l’écoute de la Parole de notre Dieu et le soleil lui aussi fait sentir rapidement sa présence. Nous arrivons finalement en plein milieu du désert, cachée entre deux collines, à une source : En’Avedat. Après le repas, nous continuons notre route toujours plus au sud et après 1h30 de route, nous faisons étape à Mizpe-Ramon, ville de laquelle nous pouvons contempler un immense cratère naturel dû au mouvement des plaques tectoniques. Nous commençons à évoquer la figure qui va nous accompagner pendant les prochains jours : Moïse (Ex 1-2). Nous reprenons le bus pour Eliat, l’extrême sud du pays où, après un rapide plongeons dans la mer rouge, nous établissons notre campement sur les contreforts du Sinaï en surplomb de la ville.
Nous passons les deux jours suivants, mercredi et jeudi, dans le désert du Negev où nous avons lu tout le livre de l’exode et expérimenté par les pieds ce qu’a vécu pendant 40 ans le peuple de la première alliance préfigurant l’Eglise. Environ 11h30 de marche par 45°C… ça calme ! Heureusement, les difficultés de cette terre inhospitalière et du soleil sont compensées par la beauté des couleurs, du paysage et par la vie fraternelle qui se tisse entre nous. D’autre part, quelques ploufs rapides dans la mer rouge nous rafraîchissent et nous aide aussi à tenir bon. Le jeudi après-midi, nous reprenons le bus et nous quittons petit à petit le désert jusqu’à arriver à la mer morte. Nous nous arrêtons pour vivre l’incontournable expérience de la mer morte. En bref : 400m en dessous du niveau de la mer, une eau à 39°C, on flotte comme du liège et ça sent l’œuf pourri… mais on l’a fait !
Vendredi 2 août, c’est un jour de bascule dans notre périple : nous passons du sud au nord, du désert à la Gallilée et aussi de l’Ancienne Alliance à la Nouvelle Alliance. Le matin, nous visitons la forteresse de Massada, palais d’Hérode au temps de Jésus et haut lieu de la révolte juive contre les romains 30 ans après Jésus. Ensuite, en chemin, nous nous arrêtons à l’oasis d’En Gedi pour y lire en entier le livre du Cantique des cantiques, qui exprime l’amour de Dieu pour son peuple sous la métaphore de l’amour humain entre deux fiancés. L’après-midi, nous avons découvert Qumran où en 1947 ont été trouvés les manuscrits de la mer morte qui sont les plus vieux parchemins de l’ancien testament. Nous avons évoqué la figure de Jean Baptiste, le dernier prophète, qui nous fait passer l’ancienne alliance à la nouvelle avec Jésus. Le soir nous avons couché au Mont Carmel en Galilée proche de la méditerranée.
Le samedi, nous parcourrons la Galilée et nous entrons dans la Saecula Christi, dans la suite du Christ. Nous avons passé la matinée à Nazareth où nous avons fait mémoire de l’incarnation du verbe (Lc 1). Même si le mystère du verbe fait chair est splendide, il est tout aussi émouvant de se trouver sur les lieux où Jésus à grandi et à été élevé par Marie et Joseph, tout homme qui est… Nous avons pu demander à la Vierge Marie de nous éduquer comme elle a fait avec son fils : de croître comme lui en Sagesse en taille et en grâce (Lc 2, 52).
L’après midi nous avons visité l’ancienne ville de Zippori à 7 kms de Nazareth qui était la capitale de la Galilée au temps de Jésus. En admirant les très belles et nombreuses mosaïques conservées, nous avons évoqué les nombreuses figures féminines de la Bible qui préfigure la Vierge Marie : Yaël, Deborah, Anne, Judith, Esther …
Dimanche 4 août, voici une semaine que nous sommes là et nous ne l’avons pas vu passé ! Nous commençons notre journée au sommet du Mont des Béatitudes sur lequel nous avons lu l’intégralité du discourt sur la montagne de Jésus (Mt 5 à 7), par la suite nous avons marché 45 minutes en silence pour méditer ce texte. Nous sommes descendus de la montagne à l’image des disciples, pour rejoindre les bords du lac de Tibériade et nous diriger vers Capharnaüm. Arrivés dans la ville de saint Pierre, où Jésus à établi sa demeure pendant 3 ans, nous avons pu voir les vestiges de la maison de Simon-Pierre et de la Synagogue. Dans ce lieu imprégné de la présence du Christ et des apôtres, nous avons lu et réfléchi sur tous les passages célèbres qui s’y sont déroulés : Mc 1, 21 à 3,6 ; Jn 6.
Après un bon repas, nous sommes allés sur l’autre rive de la mer de Galilée. Nous évoquons le récit de la tempête apaisée (Mc 4) et de la libération du possédé gérasénien (Mc 5). Nous montons ensuite sur le Plateau du Golan afin de contempler le lac d’en haut. Le soir nous avons la messe et nous couchons sur le lieu de la primauté de Pierre et de la multiplication des pains au bord du lac.
Les jours suivants, depuis les bords du Lac de Tibériade, nous rayonnons dans toute la Galilée sur les pas du Christ. Lundi, nous allons vers le Nord à Cesarée de Philippe où nous faisons mémoire de la confession de foi de St Pierre (Mt 16,13). Cesarée est aussi une des sources du Jourdain. L’eau coule à flot et la nature est luxuriante. Les contrastes de ce pays ne cessent de nous émerveiller. Par la suite, nous montons sur le Mont Hermon lieu possible de la transfiguration, en tout cas bien plus probable que le Mont Tabor que l’on pourrait qualifier d’attrape touriste. Nous fêtons la transfiguration et nous relisons les 2 récits : confession de foi de Pierre et Transfiguration au centre desquels se trouve la première annonce de la passion ! (Mt 16 à 17). Nous entrons en cette fin de journée, comme les disciples, dans la préparation à vivre la mort et de la résurrection de Jésus, donc à la montée vers Jérusalem. Le soir sur le chemin du retour, nous montons une nouvelle fois sur le plateau du Golan à 1km de la frontière syrienne pour lire le récit de la conversion de saint Paul et nous prions pour les Chrétiens d’Orient.
Le mardi, nous commençons notre première journée de montée spirituelle vers Jérusalem en parcourant la Gallilée d’Est en Ouest. Après avoir fait tout le tour du Lac de Tibériade en bus, nous nous arrêtons dans une forteresse surplombant le Jourdain pour contempler en face les Monts Galaad et faire mémoire du patriarche Jacob et de sa lutte avec Dieu (Gn 33). Nous avons aussi vu la figure du prophète Elie lui même originaire de Galaad (1R17 et 2R15). Nous sommes ensuite montés sur le Mont Gelboé plein sud à la frontière Gallilee-Samarie. Nous lisons et méditons les actes de Jésus en Samarie dont la guérison des 10 lépreux (Lc 17,11). Après le repas, nous voyagons vers Cesarée-Maritime, au bord de la méditerranée, pour nous souvenir l’apôtre Paul qui y a demeuré 2 ans en captivité (Ac 25,23). Nous avons pu y approfondir la figure de l’apôtre des nations et nous remémorer tous ses voyages apostoliques.
Le mercredi 7 août, nous terminons notre montée à Jérusalem ! Pour commencer nous nous arrêtons rapidement pour voir un des rares tombeaux du 1er siècle encore entier. Ce tombeau typique est à l’image de celui dans lequel Jésus a été déposé. Notre première véritable étape sont les ruines de la ville de Meggido : ville très ancienne et très importance dans l’histoire géopolitique du pays. Nous y évoquons la figure du roi Josias (2R 22) : roi juste aux yeux de Dieu mais qui terminera sa vie par une mort précoce et absurde, ce qui ne manque pas d’interroger le peuple juif sur le sens de la mort du juste et sur la justice de Dieu. On peut y voir en filigramme une image du Christ. Plus loin, en nous arrêtant sur les vestiges d’une synagogue pavée d’une magnifique mosaïque qui représente le sacrifice d’Isaac, à Bet Alpha, nous relisons Gn 22 pour contempler la préfiguration du sacrifice du Christ.
En fin de matinée, nous quittons enfin la Galilée pour nous diriger vers Jéricho. Au passage, nous faisons escale sur le lieu du baptême du Christ et nous y renouvelons nos promesses de baptême. D’ailleurs, Maÿlis et Catherine n’ont pas résisté à l’envie irrépressible de se plonger dans le Jourdain. Le reste du groupe nous avons été plus soft… Puis après un repas très entendu, depuis Jéricho nous prenons le chemin de Jérusalem pour 1h de marche silencieuse sur le chemin du bon samaritain. C’est résolument que nous nous dirigeons vers notre destination finale avec une question en fond : « pouvez vous recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? » (Mc 10, 38) Allons nous rester de simples spectateurs de Jésus ou allons-nous prendre part avec Lui à sa passion et ainsi au Salut du monde ?
Ce soir-là, nous arrivons enfin à Jérusalem et du haut du Mont des oliviers, nous pouvons contempler la ville pour la première fois. A l’image de notre sauveur nous sommes quelque peu émus (Lc 19,41) mais nous nous posons la question : Saurons-nous reconnaître le sauveur au milieu de nous ?
Pendant les trois derniers jours de notre pèlerinage, nous avons presque vécu un Triduum Pascal.
Jeudi matin, nous avons visité la Jérusalem antique, ville du roi David. Le plus tôt possible nous sommes montés sur le Mont du Temple, appelé aujourd’hui esplanade des mosquées. Nous avons retracé l’histoire du Temple de Jérusalem jusqu’en arriver à celui qui s’est fait le nouveau temple : le Christ. A la sortie nous sommes allés à l’église Ste Anne qui est la fontaine de Bethzata où le Seigneur à guéri un paralytique. Le Seigneur vient dans notre monde pour faire toute chose nouvelle et accomplir son œuvre de recréation. Nous avons ensuite visité la vieille ville du roi David. Nous avons évoqué à nouveau la figure de ce grand roi mais aussi vu ses faiblesses et ses péchés… Nous admirons comment le Seigneur peut changer en bien une situation mauvaise. C’est a proprement parlé de l’intérieur que nous visitons la ville. Nous la traversons de haut en bas par le canal d’Ezechias. C’est un canal d’adduction d’eau pour acheminer cette dernière de la source jusqu’à la fontaine de Siloë. Concrètement nous avons marché pendant 600m dans un canal de 1,5m de haut par endroit 40cm de large et jusqu’à 70cm d’eau. Une expérience un peu folle dans le noir complet pendant 45min à avancer dans un espace inconnu et exigu. Nous avons ainsi fait l’expérience de l’aveuglement. Arrivé à la fontaine de Siloë, ayant nous même retrouvé la vue, nous avons lu la guérison de l’aveugle né. Après le repas, nous visitons le quartier juif et quelques vestiges de la veille ville jusqu’à aboutir au cénacle où nous avons pu nous recueillir sur le lieu de l’institution de l’eucharistie. Un temps libre nous donnait la possibilité d’aller nous perdre en ville… ce que n’ont pas manqué de faire nos jeunes ariégeois jusqu’à véritablement s’y perdre ! Mais à force de persévérance ils ont retrouvé leur chemin. Le soir une veillée d’adoration a conclu notre journée.
Le vendredi, jour de la mort du Seigneur, nous avons débuté notre journée à Yad Vashem. C’est lieu mémorial de la Shoah et des justes qui ont aidé le peuple d’Israël pendant cette épreuve. Nous commençons le chemin de croix historique où nous mettons nos pas dans ceux du Christ et nous nous unissons à Lui. Depuis le haut du Mont des Oliviers nous descendons jusqu’au jardin de Gethsémani pour relire l’agonie de Jésus. Nous remontons ensuite vers la potentielle maison du grand prêtre à St Pierre en Gallicante et y relire le procès du Seigneur. En début d’après-midi, nous re-rentrons dans la vieille ville pour rejoindre le palais de Pilate et faire mémoire de la condamnation du Christ. La sentence prononcée, avec Lui, nous entamons le chemin de croix dans les rues de la ville jusqu’à atteindre le Saint-Sépulcre lieu de la crucifixion et de la résurrection ! Nous nous recueillons longuement dans la basilique : toucher la pierre du Golgotha et vénérer le tombeau vide. Quelle émotion !
Après la messe, nous sommes allés au Kotel c’est à dire ce que nous appelons le mur des lamentations où nous avons pu prier les psaumes a l’image de Jésus, au milieu des nombreux juifs présents en cette veille de Sabbat.
Samedi 10 août, dernier jour et veille de notre départ, nous prenons du recul pour aller à En Karem, lieu de la visitation et à Bethléem pour nous recueillir sur le lieu de la Nativité : Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! Au milieu du jour, nous sommes accueillis au monastère des bénédictines gréco-catholiques de l’Emmanuel. Elles vivent au pied du mur entre Palestine et Israël. Pendant un temps de prière, elles nous proposent de nous laver les pieds en demandant au Seigneur, par l’intercession de Marie, de faire tomber les murs de nos cœurs, ceux qui nous empêchent d’avancer jusqu’à lui…
Pour finir sur le chemin du retour nous nous arrêtons une dernière fois devant Jérusalem et contemplant la ville nous relisons Apocalypse 22 exprimant l’espérance du retour du Christ et l’établissement de son règne dans le cœur de tous les hommes. De retour à Abu Gosh, nous célébrons la messe en lisant l’évangile des pèlerins d’Emmaüs et nous demandons au Seigneur que nos cœurs demeurent tout brûlants et aussi missionnaires que les disciples.